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La Promesse de Tony Cavanaugh, à la découverte de Darian Richards

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Il y a un an, Sonatine éditions publiait en France un premier roman de Tony Cavanaugh. Il s’agissait de L’Affaire Isobel Vine. Un excellent thriller que j’avais chroniqué il y a presque un an jour pour jour. Le 12 avril dernier, Sonatine éditions a publié La Promesse, une autre aventure mettant en scène le même enquêteur : Darian Richards.

On retrouve Darian Richards dans sa retraite sur la sunshine coast. Autrefois considéré comme le meilleur policier criminel d’Australie, il a décidé de se retirer après son échec à arrêter le Tueur du train. Il est parti loin de Melbourne, dans la cambrousse avec une seule envie, se faire oublier.

La Promesse de Tony Cavanaugh est la première enquête de Darian Richards

Si vous avez lu L’Affaire Isobel Vine, la lecture de La Promesse peut vous sembler bizarre. Pas d’inquiétude, c’est tout à fait normal. La Promesse est en effet la première vraie aventure de Darian Richards. L’Affaire Isobel Vine est en fait la quatrième parue en Australie sous le titre Kingdom of the strong.

Du coup, on se trouve un peu perdu dans cette aventure, chronologiquement d’autre part, et sur les détails de la vie de Richards. Cela peut avoir tendance à gâcher un peu le plaisir de la lecture si vous lisez les romans dans le désordre. Ceux qui liront La Promesse en premier n’y verront pas de problème.

Mais pour bien juger ce roman, il faut vraiment faire abstraction du premier. La Promesse c’est notre première rencontre avec Darian Richards. Retiré, humilié par son échec avec le Tueur du train, il va être obligé de sortir de sa retraite alors qu’un tueur en série présumé enlève des jeunes filles près de chez lui.

Il faut néanmoins que 5 disparitions aient lieu avant que Darian estime que les flics du coin n’arriveront à rien et qu’il va prendre les choses en main lui même. Il va donc commencer son enquête avec sa méthode à lui. Celle qu’il utilisait à Melbourne du temps de sa gloire.

Il s’entoure donc pour son enquête de quelques personnes. L’occasion de découvrir donc les personnages qui reviendront dans les autres aventures de Darian Richards comme Maria la flic, Isosceles le geek ou Casey l’ancien voyou.

Darian Richards fait le ménage

Et l’on découvre que Darian Richards n’est pas un homme qui fait de sentiments. Il n’agit pas pour récolter des lauriers. D’ailleurs il confie rapidement qu’il est prêt à laisser le crédit à d’autres. Il ne le fait pas pour les familles qui l’emmerdent. Non, il le fait seulement pour arrêter le massacre. Car il sait que sans lui cela pourra continuer indéfiniment sauf erreur du tueur. Mais au vu du modus operandi, il ne croit pas que celui-ci fera la moindre erreur.

Mais lui, Darian Richards, va tout faire pour le pousser dans ses retranchements et lui faire commettre une erreur. Et quand cela sera fait, et qu’il aura le tueur devant lui, il fera justice lui-même. Quant à ceux qui se mettront sur la route de Richards, ils peuvent être sûrs de le regretter. D’une manière ou d’une autre.

Que ce soit la famille des victimes, les flics ou même ceux avec qui Darian mène son enquête, ils n’ont pas leur mot à dire, il n’y a que sa méthode qui est bonne. On découvre donc un policier qui, sans être parano, fait aussi de la rétention d’information pour arriver à ses fins. Pas franchement un mec très appréciable en fait !

Un tueur barbare et terrifiant

Une description en contrepoint de celle du tueur. Car si la présentation de Darian Richards est bonne, j’ai trouvé que celle du tueur tirait La Promesse vers le haut. Tony Cavanaugh nous met vraiment dans la tête du tueur en série. Et ce n’est pas beau à voir. Il aime les jeunes filles de 12 ans, blondes et mignonnes. Et il aime leur faire des choses ignobles…

On le découvre se faire des films et croire que celles-ci sont folles amoureuses de. Une erreur parce que soit elles ne le voient pas, soit elles sont terrifiées. C’est d’ailleurs cette terreur qui semble l’exciter au plus haut point. Une terreur dont il raffole et qu’il se débrouille pour que les parents des victimes la partagent. Franchement, on est mal à l’aise en lisant ses passages.

On a beau se dire que Darian Richards n’est pas vraiment recommandable, on en vient rapidement à choisir son camp plutôt que celui du tueur. Surtout que plus on avance dans l’histoire et plus on découvre que ce dernier est vraiment un barbare de la pire espèce. Un malade qui a sombré dans la folie la plus sanglante.

Pousser le tueur à l’erreur fatale

Au fil des pages, on voit Darian Richards faire dérailler petit à petit le train-train quotidien du tueur. Ou comment, à force d’instinct policier et d’expérience, il va faire sortir le tueur de ses gonds et le forcer à commettre une erreur fatale. Un travail de sape où Richards excelle.

La pression monte tout au long de l’histoire et Cavanaugh est habile dans le rythme qu’il donne à son récit. Il permet à cette montée en pression d’être linéaire jusqu’au final. Difficile de dire qu’il y ait un happy end, car Richards perd lui aussi beaucoup dans cette aventure. Mais il réussit au moins une chose, tenir La Promesse qu’il s’est faite d’arrêter le tueur.

Une promesse tenue qui va remettre le policier en selle pour de nouvelles aventures dans d’autres romans.

NOS NOTES ...
Histoire
Personnages
Style
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la-promesse-de-tony-cavanaugh-a-la-decouverte-de-darian-richardsOn retrouve dans La Promesse les fondations de ce qui m'a fait apprécié L'Affaire Isobel Vine. Le premier point fort ce sont les personnages. De Darian Richards à ses compères en passant par le tueur ou les autres personnages secondaires, tous sont détaillés avec suffisamment de précision pour qu'elles prennent vie aux yeux du lecteur. Parfois en quelques lignes seulement. Cela résume bien pour moi le talent de Cavanaugh. L'histoire est de nouveau bien menée avec du rythme et jamais de temps mort. Il n'y a pas grand chose d'inutile au fil des pages. La Promesse nous permet d'avoir un aperçu de la vie dans l'Australie profonde. Loin de Melbourne, la vie n'est pas la même. La justice n'a pas la même signification et les femmes pas vraiment appréciées de la même façon. Une facette bien différente de l'Australie moderne que Cavanaugh avait présenté dans L'Affaire Isobel Vine. Mais le style toujours aussi cinématographique nous plonge dans l'histoire. Si on se rappelle que La Promesse est le premier roman de Cavanaugh, il est franchement réussi. L'Affaire Isobel Vine a déjà confirmé son talent. A Sonatine éditions maintenant de traduire en français les autres aventures de Darian Richards !

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