Rien à se mettre sous la dent dans Les Affamés

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Les Affamés, ou The Ravenous en version originale, est un film de 2017 disponible sur Netflix. Le titre évidemment ne laisse guère de doute, la province du Québec est ravagée par les zombies. Mais même si Robin Aubert, le scénariste et réalisateur, rend hommage à George Romero au générique, son film est différent.

On peut même dire que Les Affamés est minimaliste. Il l’est sans doute parce que le budget pour le réaliser n’était pas énorme, seulement 3,7 millions de dollars canadien. Mais il est également minimaliste car c’est ainsi que Robin Aubert a conçu le scénario. Car les zombies, on les voit peu, voire presque pas du tout.

Robin Aubert s’est concentré sur l’humain ici et les interactions avec les zombies sont rares. Evidemment c’est différent de ce que l’on a eu l’habitude de voir ses dernières années. Evidemment la satyre se veut sociale en se concentrant sur les individus, citadin comme Céline, qui se rappellent d’un coup ce qu’est la solidarité de la campagne.

Tandis que les zombies créent des totems avec les objets de leur passé, se raccrochant à ce qu’était leur humanité, les survivants tentent eux de vivre et de faire comme si de rien n’était. Bonin ne cesse de raconter ses blagues pourries. Pauline et Thérèse continuent de parler de conserves.

Les Affamés a des personnages trop ternes

Mais Les Affamés manque terriblement d’efficacité. La tension est quasiment totalement absente du film. A l’exception d’une séquence de course poursuite dans la forêt qui anime un peu les 1h44 du long-métrage il ne se passe pas grand chose. Pendant la première heure, chaque personnage semble errer sans trop savoir où il va.

Si les interactions avec les zombies sont rares, et se résument à les voir au loin et à fuir, les dialogues le sont presque autant. Ainsi, on n’apprend rien sur le passé des personnages. On a même des difficultés à savoir comment ils s’appellent tellement les répliques sont rares.

Et clairement, aucun des personnages ne semble particulièrement attaché à la vie. On ne ferme pas les vitres des voitures. On se gare loin et on s’avance seul à pied vers les lieux où sont les zombies. On se rend vers la mine pour se cacher malgré un avertissement trouvé dans une maison abandonnée. Franchement, les personnages ont plutôt l’air de vouloir mourir purement et simplement.

Difficile dans ces conditions d’éprouver le moindre attachement envers eux. Chaque mort est donc perçu comme une péripétie pour le spectateur et ne crée pas franchement d’émotion. En tout et pour tout le film paraît bien long et se retrouve en bas de la liste des films du genre.

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