Les reporters de la nuit, une série docu sans trucage

0

Les reporters de la nuit aka Shot in the Dark en version originale, est une série documentaire Netflix qui suit les reporters indépendants qui filment tous les événements, principalement des faits divers, qui se déroulent chaque nuit à Los Angeles.

Quand on regarde Les reporters de la nuit on comprend un peu mieux comment les images des événements dramatiques arrivent sur nos écrans lors des JT ou sur les chaînes d’information en continu.

Première certitude, rien n’est dû au hasard. Que ce soit l’équipe d’OnScene.tv, celle de RMGnews ou de Loudlabs, rien n’est laissé au hasard. Eux ne peuvent pas attendre que la nouvelle se propage par les canaux d’information habituels. Pour avoir les images de l’événement, il faut avoir l’information en même temps que les first responders.

Cela veut dire, écouter ce qui se dit sur les channels radios des policiers ou des sapeurs-pompiers. Ensuite, comme les premiers secours, il faut se rendre sur place le plus vite possible. Parfois, ils sont même là avant les secours. C’est évidemment ce qui fait les meilleures images. Mais c’est aussi dans ces moments là qu’ils courent le plus de risque.

Les reporters de la nuit sont aussi des hommes

Car comme on peut le voir dans l’épisode 2 “Crash and burn“, c’est parfois le reporter qui doit agir pour sauver une vie. Comme on peut l’entendre dans le documentaire, ces reporters voient plus de choses en une nuit qu’un quidam en une vie. Accident mortel, meurtre, accident, incendie, ils voient tout.

C’est évidemment là que cela devient intéressant et que cela permet de casser l’image de vautour qui colle souvent à tort aux journalistes. Pour eux, c’est un gagne-pain évidemment. Mais si le public ne voulait pas voir ces images, ils n’auraient pas besoin de les filmer. C’est pourtant bien ce qui fait de l’audience.

Chacun d’entre-eux gère cela d’une façon différente. Il y a ceux qui crée une distance entre eux et les événements. D’autres qui ont l’air de s’en foutre complètement. Mais ils ont tous la sensation de faire plus qu’un travail. C’est un service public de l’information. Comme on peut l’entendre une fois, si les images ne passent pas à la télé, c’est comme si cela n’avait pas eu lieu. C’est hélas souvent vrai.

Ils doivent donc avoir le cuir épais pour supporter de voir tant de choses abominables chaque nuit. En plus, ils ont la pression de la concurrence. On voit une solidarité s’exercer parfois, notamment dans l’épisode 2 après qu’Austin Raishbrook sauve un homme dans sa voiture en flammes.

Mais ils sont plus souvent les uns face aux autres. Ils couvrent les mêmes événements et doivent produire le meilleur reportage. Il n’y a que comme ça qu’ils pourront le vendre aux chaînes télévisées. Et pour vendre, il faut les meilleures images.

On voit donc que ces stringers comme on les appelle aux Etats-Unis, sont aussi des artistes dans leur genre. Il faut trouver l’angle le plus intéressant. Il faut trouver l’image qui a du sens et donner de la profondeur à leur reportage. Captivant !