Benzos est le titre du nouveau livre de Noël Boudou paru le 14 novembre dernier chez Taurnada. Le titre, c’est le diminutif de benzodiazépines, des anxiolytiques auquel est accroc Nick Power, le personnage principal du livre.
Il est même plus qu’accroc, il est carrément addict. Et c’est le cas depuis son adolescence. Alors qu’il souffrait d’insomnies, ses médecins lui prescrivent alors des somnifères sans se préoccuper de la cause de son mal-être. Résultat, il avale aujourd’hui des benzos comme des smarties.
Un confort dans lequel il s’est enfoncé sans trop se débattre même s’il sait le danger que cela représente. Aussi quand ses amis Pierre et Catherine qu’il n’a pas vu depuis quelques années doivent venir passer une semaine de vacances chez lui, il se dit que cela va lui faire du bien. D’autant plus que Chloé sa compagne est en déplacement cette même semaine. Ainsi il ne sera pas seul.
Mais très vite l’auteur fait perdre les pédales de son personnage. Et avec cette perte de repère, Noël Boudou crée une tension incroyable dans la première moitié de son livre. Comme Nick Power, le lecteur ne sait pas ce qui est vrai de ce qui est imaginé par le personnage dans ses délires d’addict.
La tension ne cesse de monter durant une centaine de pages. Nick reçoit Pierre et Catherine. Il pense avoir une relation sexuelle avec Catherine. Il se réveille et reçoit un SMS de ses amis disant qu’ils arriveront ce soir. A chaque fois ils arrivent et le lendemain matin il a un message disant qu’ils sont sur la route et arrivent bientôt.
Benzos : une fin que rien ne laisse présager
Cela pourrait sembler répétitif, mais à chaque fois la tension monte encore et à chaque fois Nick plonge un peu plus profond dans ce qui semble être un délire. Arriver à la moitié du livre, le lecteur se demande également ce qui est vrai de ce qui est faux et doute franchement de la véracité des événements. Mais en même temps, la crainte de voir Nick perdre totalement les pédales s’affirme de plus en plus.
Alors qu’il perd tous ses repères, Nick essaie de se tourner vers son petit monde et ceux qui vivent dans son impasse. Son voisin Jean-Yves, un macho qui domine sa femme Jeanne. La petite vieille Manon avec qu’il aime boire un whisky de temps en temps. La bombasse du bout de la rue ou encore le SDF qu’il surnomme la mort.
Au sentiment de déjà vu qu’il ressent chaque jour, Nick sombre maintenant dans la paranoïa. On lui en veut. C’est un coup monté de toutes pièces pour… pour quoi ? Il se le demande bien. Mais il se sent plus seul que jamais. Scarification, alcool et doses de médicaments encore plus forte, c’est la descente aux enfers.
On sent que cela va mal se finir, mais rien, absolument rien, ne laisse présager de la fin concoctée par Noël Boudou. Elle me fait encore froid dans le dos…