La fille dans le brouillard est le dernier roman de Donato Carrisi, paru le 31 août dernier aux éditions Calmann-Lévy. L’auteur italien s’est fait une réputation avec ses précédents romans Le chuchoteur et L’écorchée. Son nouvel opus ne s’inscrit pas dans la série des deux précédents et ne met pas en scène Mila Vasquez, le fond de l’histoire est évidemment proche. Une jeune fille a disparu et la police enquête pour la retrouver.
Donato Carrisi adopte cette fois-ci un point de vue différent. Il ne s’agit que d’une disparition, autrement dit il n’y a pas de corps, pas de meurtre horrible à décrire. Vogel, l’enquêteur, est persuadé qu’il y a eu meurtre, mais il se retrouve sans réel point de départ et doit procéder de manière empirique. Autrement dit, l’enquête n’aura rien de scientifique et c’est là que repose toute la différence.
Carrisi ajoute en plus un twist supplémentaire pour nous donner l’eau à la bouche, le premier chapitre met en scène Vogel, après la fin de l’enquête, que l’on découvre ayant vraisemblablement commis un acte criminel. Ces scènes se déroulant deux mois après l’enquête sont intercalées avec le récit initial. Bref, tout cela ne présage rien de bon sur l’enquête qui sera menée dans les pages suivantes.
La fille dans le brouillard et le lecteur aussi
Il faut dire que Vogel n’est pas un enquêteur comme les autres. C’est un policier star, chouchou des médias qui sait utiliser la pression médiatique à son compte. Car lorsqu’on a pas de corps à partir duquel mené une enquête, il n’y a pas d’indices ni d’éléments sur lesquels se reposer ou s’appuyer.
L’enquête n’est donc qu’un jeu d’échec, fait pour déstabiliser un adversaire que l’on ne voit pas, que l’on ne connaît pas. Bref il n’y a pas que La fille dans le brouillard, Vogel et le lecteur y sont aussi. Cela a évidemment des conséquences sur la narration de l’histoire. Celle-ci est plutôt lente et donne même parfois l’impression de ne pas progresser.
Par contre, Carrisi laisse à découvrir une galerie de personnage impressionnante dans ce petit village des Alpes italiennes. Car la seule certitude est que le meurtrier est du village. Il s’agit d’un crime à huis-clos dans la tradition la plus classique.
Dans ces cas là, c’est évidemment vers les proches de la victime que s’orientent les soupçons. Les crimes gratuits sur des personnes inconnues sont en effet très rares dans la réalité. Les parents d’Anna-Lou ont évidemment leurs secrets. Ses camarades de classe et ses professeurs aussi.
Vogel mène donc un double-jeu. Il est l’enquêteur qui essaie de tisser une certaine confiance avec les protagonistes lorsqu’il les croise. Et il est celui qui les trahit constamment quand il apparaît devant les caméras ou qu’il donne des infos aux journalistes.
L’intime conviction de l’enquêteur
Au final, il arrive à se forger une idée partielle de ce qu’il s’est passé. Mais Vogel n’a pas de preuve, il ne possède que son intime conviction, et de par son expérience en tant qu’enquêteur criminel, il est sûr de son fait. Mais évidemment face à un crime parfait, ou presque, peut-il y avoir un happy end.
Malgré la lenteur de l’histoire, j’ai vraiment été happé par le livre. Le point de vue différent sur l’enquête et la profondeur des personnages y sont assurément pour quelque chose. Et rien que pour sa fin, La fille dans le brouillard vaut le détour. Je vous le conseille assurément !
Je pense découvrir cet auteur avec “Le Tribunal des âmes”, car honte à moi, je n’ai encore rien lu de lui !
Je n’ai pas lu celui-ci, il faudra que tu nous dises ce que tu en penses 😉
J’ai beaucoup aimé ce livre 🙂
C’est un auteur qui ne m’a encore jamais déçu 😉