Takeru tome 1, de Buichi Terasawa

1
1
La couverture du tome 1 de Takeru "La déesse aux pupilles doubles".
La couverture du tome 1 de Takeru “La déesse aux pupilles doubles”.

Résumé :

Takeru Ichimonji. Un nom qui fait frémir tous les criminels. Un chasseur de primes redoutable. Et pour cause, il est détenteur du kotadama, il est un maître des mots et de leurs pouvoirs, capable de les incarner par la seule force de sa volonté.

Arrivé dans le pays de Yamato, il va être confronté à sa plus grande aventure, plongé dans un complot qui cherche à abattre la princesse du pays, et devra se confronter à des ennemis tels qu’il n’en a jamais rencontré…

Buichi Terasawa est connu pour une oeuvre majeure “Space adventure Cobra”, mais ce mangaka parmi les plus doué de sa génération a eu bien d’autres succès à son actif comme “Black Knight BAT” ou “Midnight Eye”. Il est aussi un pionnier dans la technique de réalisation des mangas comme ce fut le cas  avec “Takeru” paru en 1992, le premier manga intégralement réalisé par ordinateur.

Pourtant pour les habitués de ses oeuvres, dès les premières images on retrouve l’univers familier de l’auteur rendu célèbre par Cobra et ses aventures depuis 1978 jusqu’en 1984. Takeru le personnage principal resemble physiquement à Cobra, cheveux blonds, tenue rouge, et évidemment grand séducteur. Il est aussi un aventurier et dans son cas plus précis un chasseur de primes.

Le décor de ses aventures est à la croisée des chemins entre le médiéval japonais et l’univers des samuraïs, et l’univers du western, un monde où la loi si elle existe n’est pas toujours respectée et la justice ne dépend que de l’honneur des hommes concernés. Takeru est évidemment un homme d’honneur et c’est évidemment à cause d’une femme qu’il va se retrouver impliqué dans l’aventure, à cause de “La déesse aux pupilles doubles”, titre de ce tome 1, dont il croise le chemin alors qu’il est uniquement à la recherche d’une bonne prime.

On retrouve donc, dans les premières pages du tome 1, Takeru au Japon dans la région du Yamato. Une ville à la fois médiévale, agrémentée de détails néo-rétro, presque steam-punk avant l’heure, mais où on retrouve aussi une ambiance fantasy où la sorcellerie n’est jamais loin. Avec son side kick Bunbuku, à la fois chien, à la fois bouilloire (!!?!)  il se rend dans un bar interlope, dont on imagine qu’il est à la fois clandestin et pourtant n’intéresse absolument pas les autorités bien qu’il soit un repaire de brigands notoires. 

Tout comme les paroles d’un saint ont une force, les mots d’un guerrier ont une âme.

La bagarre qui suit afin d’arrêter Genta permet au lecteur de découvrir la force de Takeru, l’art du Kotadama, ou le pouvoir des mots. A l’instar du Psychogun de Cobra que ce dernier maîtrise par la pensée, Takeru peut donner une force aux mots, que ce soit pour ouvrir des portes verrouillées ou évidemment maîtriser ses adversaires. 

Après ces premières péripéties Takeru croise le chemin de la princesse du vent. Celle-ci se fait attaquer sous ses yeux et je vous laisse imaginer la suite…

Ses aventures sont ici éditées dans un superbe volume deluxe édité par Isan Manga mettant parfaitement en valeur la qualité de la réalisation du manga de Buichi Terasawa. Les couleurs nuancées et les traits fin des personnages ajoutés aux soins des décors en font un régale pour les yeux. Mais Terasawa est surtout un mangaka qui au delà de son goût affirmé pour dessiner des femmes toujours peu vêtues, sait créer des personnages profonds qui existent pour le lecteur. En quelques pages on est donc aspiré dans l’histoire et dans cet univers unique et il est bien difficile de s’arrêter. Le tout est agrémenté d’une postface de Florian Rubis, critique et journaliste BD, qui ajoute une profondeur supplémentaire au travail de Buichi Terasawa.

J’ai avalé ce premier tome en une soirée, et je ne vais pas manquer de me procurer le second tome, car il n’y en a que deux, très prochainement.

Takeru tome 1, de Buichi Terasawa aux éditions Isan Manga (2016) – 207 pages

1 COMMENTAIRE