Lady Snowblood de Kazuo Koike

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Lady Snowblood est une héroïne à part. Comme son nom l’indique elle est à la fois d’une beauté pure fascinante, mais en même temps, aucun obstacle dressé sur son chemin ne saurait l’arrêter. Même au prix du sang. Les éditions Kana ont publié le 28 août dernier une édition intégrale de Lady Snowblood, un must-have dans toute bibliothèque.

L’histoire de Lady Snowblood commence bien avant sa naissance. Vers 1870, le Japon institue ce qui sera alors considéré comme un impôt sur la mort. Tous les hommes calides doivent répondre à la conscription, afin de permettre au pays de créer une armée puissante, symbole des nations fortes. Dans tout le pays, l’opposition est forte.

Il faut même faire face à une rébellion généralisée. Les autorités japonaises envoient dans les villages des recruteurs habillés de blanc. C’est dans ce contexte que l’époux et le fils de Sayo sont assassinés et la jeune femme emprisonnée. Par vengeance, elle décide de concevoir et donner naissance à un enfant qui deviendra son bras vengeur.

Mais concevoir un enfant en prison n’est pas chose facile. La tournure des événements est même glauque. Sayo essaie de séduire tous les hommes qu’elle croise dans la prison, les gardiens donc. Pour cela elle ne recule devant rien. Elle parvient à ses fins finalement. Malheureusement, elle décèdera en couches en donnant la vie à une fille : Yuki. Elle confie alors son histoire à une camarade de cellule pour que Yuki puisse la venger de ceux qui ont tué son mari et son fils.

Lady Snowblood accomplit sa vengeance, et après ?

Lady Snowblood est donc un vrai drame historique japonais. Un drame où la vengeance et l’honneur sont au cœur de l’histoire. Devenue grande, Yuki est recueillie par la camarade de cellule de sa mère sortie de prison. Elle va être éduquée par un grand maître du sabre. Ayant acquis des capacités de tueuse, Yuki va suivre sa destinée et devient Lady Snowblood. Elle devient la plus redoutable des tueuses professionnelles, dont le charme sera aussi dangereux que le sabre !

Evidemment plus de 15 ans après le drame qu’a connu sa mère, la tâche de Yuki sera ardue. Il va lui falloir retrouver les responsables de toute cette histoire. Pour cela, elle devra faire des compromis avec des personnages qui ressemblent au diable. Mais elle va les faire, pour l’honneur de sa mère.

Ce n’est pas peu dire que Lady Snowblood est une histoire sanglante. Elle tue, sans la moindre émotion, pour parvenir à ses fins. Elle est née pour tuer car elle a été conçue pour tuer. Finalement, elle n’est rien d’autre qu’une arme. Et les quelques proches qu’elle a ne font que regretter que Yuki ne puisse pas avoir de vie normale.

L’histoire qui a inspiré Kill Bill

Dans cette intégrale coupée en deux parties, il faudra pourtant qu’il y ait un après. Le jour où Lady Snowblood accomplit la vengeance de sa mère, elle doit trouver un but. C’est peut-être ici la plus belle réussite de Kazuo Koike. Car Lady Snowblood devient alors une combattante de la cause féministe.

Et elle ne sera pas une combattante qu’au sens littéral. Lorsqu’elle croise une jeune fille brimée et forcée à la prostitution, elle décide de rendre sa justice. Et elle n’aura pas de pitié.

Pas étonnant que ce manga culte paru le 1er décembre 1973 au Japon ait séduit Quentin Tarantino. Avec ces combats de sabre, c’est l’histoire qui a inspiré Kill Bill ! Sauf que dans le manga, c’est bien plus sanglant que dans les films.

Lady Snowblood n’est certainement pas une histoire qui peut laisser indifférent. Elle est très violente, mais dans cette société japonaise aux valeurs très fortes, Yuki n’a d’autre choix que d’assumer son destin. Elle est la redoutable Lady Snowblood !