Bob Morane – Renaissance, tome 1 et 2 d’après Henri Vernes

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Quand j’étais jeune, les BD de Bob Morane faisaient partie de mes préférés. Aussi quand j’ai découvert en kiosque que Le Lombard sortait une nouvelle série sur l’aventurier dont on dit souvent qu’il a été la source d’inspiration d’Indiana Jones, je me suis jeté dessus, même si elles ont passé beaucoup de temps dans ma PAL.

Il ne s’agit pas ici d’une poursuite des aventures du lieutenant Robert Morane, mais bien d’une Renaissance comme l’annonce le titre de ce cycle. On dirait reboot si on se trouvait dans le monde du cinéma. On revient donc aux sources du personnage tout en leur donnant un coup de jeune.

L’histoire commence donc au Nigeria en 2012. Le jeune lieutenant Morane fait partie d’un groupe de casques bleus en patrouille, lorsqu’un enfant désemparé vient les supplier de l’aider. Son père vient d’être sorti de chez lui et mutilé par un groupe d’insurgés.

Bob Morane l’humaniste

Et là on retrouve tout de suite ce qui fait l’essence de Bob Morane. Malgré les ordres de n’intervenir que si les casques bleus sont attaqués, il décide d’intervenir. C’est ce qui fait le caractère de Bob Morane, la vie humaine a plus de valeur pour lui que tout le reste. A ses côtés, un soldat écossais intervient également. C’est Bill Ballantine. On retrouve là la compagnon de Bob, présent à ses côtés et qui le sera dans toutes ses prochaines aventures.

Mais l’humanisme n’est pas une valeur en vogue dans les institutions bien cadrées du monde moderne. Les deux hommes passent devant les tribunaux militaires de leurs pays respectifs pour être contrevenu aux ordres. Bob est radié de l’armée. Bill est condamné à la prison.

C’est là le début de l’histoire qui se déroule sur 2 tomes avec de l’action, des rebondissements le retour de personnages emblématiques de la série. Le récit a une vraie profondeur en posant la question de l’éducation en Afrique. Il est aussi moderne en posant la question de l’identité et il garde les yeux grand ouvert sur le monde en montrant aussi la barbarie du terrorisme.

J’ai vraiment aimé le dessin de Dimitri Armand qui respecte à la fois le trait de ses prédécesseurs tout en affirmant son style personnel. On est vraiment immergé dans l’univers Bob Morane.

Une renaissance réussie et qui donne envie d’une suite

On est aussi bien ancré dans le XXIe siècle et là il faut rendre un hommage appuyé à Luc Brunschwig et Aurélien Ducoudray. Ils ont su créé une histoire moderne, originale, passionnante et crédible. Un vrai tour de force, le tout en conservant les fondamentaux du personnage de Bob Morane.

Entre les industriels qui poursuivent leurs intérêts et les politiques qui veulent s’accaparer le pouvoir Bob Morane semble un peu déplacé avec ses valeurs simples de morale et de justice. Et pourtant, celles-ci ne trouvent-elles pas un écho chaque jour comme une nécessité devant l’actualité… Evidemment oui. Et c’est pour ça que Bob Morane est un personnage qu’on ne peut qu’apprécier.

On croise beaucoup de personnages connus, comme Sophia la journaliste fouineuse mais toujours prête à épauler Bob. Il y a aussi Tania Orloff et Miss Ylang-Ylang qu’on aperçoit seulement. Surtout il y a M. Ming ou l’Ombre Jaune pour les intimes qui est l’un des adversaires de Bob Morane dans le tome 2 de ce cycle Renaissance.