Citation du dimanche : Délivrance de John Boorman

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Délivrance est sans doute le meilleur film de John Boorman avec l’immense Excalibur. Mais si je l’ai choisi pour cette citation du dimanche, ce n’est pas seulement pour ça. Dans Délivrance il y a aussi Burt Reynolds, décédé le 6 septembre dernier. Et avec Burt Reynolds, c’est sans doute la star la plus humble d’Hollywood qui s’en va.

Et pourtant, quel talent et quel charisme à l’écran. Dans le film de John Boorman, Reynolds joue Lewis, un homme qui a l’habitude d’emmener un groupe d’amis en randonnée dans la nature. Cette fois, il décide de les emmener descendre en canöé la rivière Cahulawassee. Celle-ci va bientôt disparaître à cause de la construction d’un barrage qui va enterrer toute une région dans un lac.

Evidemment, la sympathique randonnée va rapidement devenir une épreuve pour les quatre hommes partis descendre la rivière en canöé. Délivrance ressemble à la descente de la rivière. Le film commence gentiment avec la fameuse scène du duel de banjos mais rapidement on se retrouve sur des rapides. Les différents obstacles qui vont se dresser devant eux vont permettre de révéler qui sont vraiment Ed, Lewis, Bobby et Drew. Sous les apparences de ces hommes civilisés, qui se cache donc ?

Sometimes you have to lose yourself ‘fore you can find anything

La citation ci-dessus est prononcée par Lewis, le personnage joué par Reynolds. Le week-end des quatre hommes a alors sérieusement commencé à dérailler. Ils ont été attaqués, ils ont du se défendre et même la nature a l’air de leur jouer des tours. Des idées comme la civilisation, la justice ou la démocratie sont bien loin. Il s’agit de quatre hommes qui essaient de survivre et de suivre leurs principes.

Tous évidemment ne font pas face à la situation de la même façon. Malgré tout, le spectateur peut s’identifier au raisonnement de chacun d’entre eux. Les personnages se révèlent donc aux spectateurs, mais aussi à eux-mêmes au cours du film. La direction d’acteur de John Boorman et la performances de Reynolds, Ned Beatty, Jon Voight et Ronny Cox y est évidemment pour beaucoup.

A la fin de ce voyage, chacun des compagnons de ce trip va trouver la Délivrance. Un film puissant qui même plus de 40 ans après sa réalisation, en 1972, peut choquer et surtout pose des questions légitimes sur ce qui fait la différence entre la vie en société et le monde sauvage. Enfin, il pose la question de qui est-on vraiment ? Après tout, même nous ne savons pas vraiment qui nous sommes…