Tant que nous sommes vivants, d’Anne-Laure Bondoux

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Résumé :

“Nous avions connu des siècles de grandeur, de fortune et de pouvoir. Des temps héroïques où nos usines produisaient à plein régime, et où nos richesses débordaient de nos maisons.
Mais un jour, les vents tournèrent, emportant avec eux nos anciennes gloires. Une époque nouvelle commença. Sans rêve, sans désir.
Nous ne vivions plus qu’à moitié, lorsque Bo entra, un matin d’hiver, dans la salle des machines.”

Folle amoureuse de Bo, l’étranger, Hama est contrainte de fuir avec lui. Commence alors pour eux un fabuleux périple à travers des territoires inconnus. Leur amour survivra-t-il à cette épreuve ? Parviendront-ils un jour à trouver leur place dans ce monde ?

“Pourtant, au milieu du renoncement général, certains eurent l’audace de tomber amoureux. Les plus fous d’entre eux s’aimèrent”


La poésie du texte m’a marquée et touchée. J’ai été happée dès les premières pages du roman. Le prologue nous alléche, on sent que c’est un monde indéfini un peu détruit où même les sentiments les plus primaires sont rares.

“Dans une accélération imprévue, la fortune que nous pensions acquise nous échappa.”

C’est une écriture très particulière, pleine de poésie et de non-dits qui m’a beaucoup plu. On ne sait pas vraiment dans quel monde on se trouve et ce n’est pas génant du tout pour suivre les personnages et leur histoire. Comme si le monde extérieur était secondaire.  On suit un couple, Hama et Bo, pendant une bonne moitié du roman. Leur histoire naissante, leur fuite, leur rôle de parents… J’ai aimé leurs imperfections, mais j’avoue avoir été très destabilisée par ce qui leur arrive par la suite. J’ai compris ce choix de l’auteur mais c’était dûr à accepter quand on s’est attaché aux personnages.

On retrouve un jeu avec les contradictions tout au long du roman, et dans la construction même de l’histoire. On suit un cycle de vie qui reprend à la fin, le négatif devient positif et vice-versa. C’est un jeu que l’on retrouve dans les titres de chapitre. Des contraires qui ne peuvent jamais aller l’un sans l’autre.

“Nostalgiques d’un temps idéal, nous voulions le jour sans la nuit, le soleil sans l’ombre, la vie sans la mort, le désir sans le risque et Hama sans Bo.”

Une phrase reprenant un peu cette idée est présente à plusieurs reprises : “Tu crois qu’il faut toujours perdre une partie de soi pour que la vie continue” La naissance de son enfant, la perte de ses parents. La vie continue toujours…

C’est le premier roman d’Anne-Laure Bondoux que je lis et je ne suis pas déçu du tout. Son écriture est belle et proche du conte. Elle joue avec les mots pour servir son histoire.

Mais cela reste un livre jeunesse et je suis curieuse de savoir comment ce roman est perçu par les ados. Je vais faire le test à mon travail, le livre est présent dans ma bibliothèque depuis quelques jours et je vais mettre les jeunes lecteurs à contribution.

Tant que nous sommes vivants, d’Anne-Laure Bondoux aux éditions Gallimard (2014) – 298 pages

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