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Only ever yours de Louise O’Neill

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J’ai lu Only ever yours de Louise O’Neill pendant mes vacances. Pas vraiment une lecture détente ! J’avais beaucoup entendu parler du roman Asking for it, sa deuxième parution, et je souhaitais le lire pendant l’été. Mais sur un coup de tête, j’ai acheté celui-ci en numérique sans connaître le résumé ni les avis. Une découverte totale !

Une société patriarcale portée à son paroxisme

Louise O’Neill nous présente une société patriarcale, le chef d’état se fait appeler Father. Les naissances n’étant plus que masculines, on crée les femmes artificiellement. Les femmes sont bien sûr créées avec un physique parfait pour satisfaire au maximum la gente masculine. Elles sont donc élevées à l’écart des hommes dans une écoles où elles apprennent à être de parfaites bonnes petites épouses. Et surtout à l’ouvrir le moins possible ! Oh ça crispe, non ? Des personnes extérieures les jugent et notent tous les jours pour les classer de la plus jolie à la moins désirable. La compétition entre les filles fait donc rage dans l’école entre les filles.

Surtout que seuls les meilleures d’entre elles seront des épouses. Les autres seront des concubines pour satisfaire les désirs sexuels des hommes. Ou des chastity, ce sont les femmes qui éduquent les jeunes filles, et ce sort est moins souhaitable par les jeunes filles que celui de concubine parce que une chastity ne côtoie aucun homme.

Louise O’Neill nous livre un premier roman violent et dérangeant avec Only ever yours

Donc Louise O’Neill nous fait découvrir son univers à travers les yeux de freida. Elle est dans sa dernière année de formation avant de connaître sa future “carrière”. Ne soyez pas étonnés que je n’ai pas mis de majuscules au prénom du personnage principal. C’est voulu par l’auteur. Je pensais à une erreur de mise en page au début de ma lecture, ça me perturbait. Puis j’ai compris (il m’a fallu du temps !) que les femmes créées dans l’univers de Louise O’Neill ne sont pas considérées comme des êtres humains. Elles ne méritent donc pas la majuscule. Elles sont d’ailleurs souvent appelées par un simple numéro par les chastity. Les femmes dans ce roman sont finalement insignifiantes.

L’univers créé par Louise O’Neill paraît très loin du notre. On le souhaiterait fortement en tout cas. Mais beaucoup de référence nous rappelle malheureusement la société contemporaine avec l’omniprésence des réseaux sociaux, la compétition permanente, la course vers la perfection. Louise O’Neill pousse juste le propos à son paroxisme pour l’intensifier comme peuvent le faire Margaret Atwood ou Naomi Alderman dans leur roman.

Un coup de coeur donc ! J’ai trouvé ce roman profondément perturbant. Et ce n’est pas une mauvaise chose. Louise O’Neill parvient donc parfaitement, selon moi, à faire passer son message à travers cette ambiance malaisante. Ce roman m’a tellement marqué que je ne parviens pas à finir un livre depuis que je l’ai terminée.

Only ever yours de Louise O’Neill
aux éditions Quercus (2014)
390 pages

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