Résumé de l’éditeur :
Un livre se penche sur son passé, de la sortie des presses à son départ plein d’espoir vers l’Afrique. Vingt ans d’une vie mouvementée. Il aime, est aimé, risque sa vie, rencontre des lecteurs et des lectrices, discute avec d’autres livres dans les librairies et les bibliothèques, s’interroge sur la marche chaotique du monde.
Tout cela donne un roman picaresque, une méditation drôle sur notre finitude, doublés d’une variation à la Queneau sur le mot «pilon». L’humour, comme toujours, quand il n’est pas un confort, affleure au tragique.
Premier roman de son auteur, Le Pilon est dû à un homme qui a toujours baigné dans les livres mais qui, cette fois, précise «Je n’ai pas écrit ce roman. C’est le roman qui m’a écrit.»
Il me semblerait que si le livre restait là, sans même que je l’ouvrisse, il commencerait à parler, d’une voix que je n’ai pas oublié, que peut-être la nuit, il se mettrait debout, prendrait forme, figure humaine…
Cette citation en début du premier chapitre de Nicole Vedrès résume bien ce qu’on ressent une fois le roman terminé. On reste sur le sentiment que finalement le livre est un être humain comme les autres.
Beaucoup de romans rendent hommage à la littérature, lui rend hommage à l’objet livre. C’est une belle mise en abyme.
Un livre qui raconte les péripéties de sa vie, tous les lecteurs qu’il a eu, les différentes façons dont il a été sauvé de la destruction, etc. Il nous décrit ses propriétaires préférés dont une lectrice dont il est tombé amoureux. C’est un sujet plutôt original, d’ailleurs la question est posée à un moment si ce sujet a déjà été traité en littérature ou non. Ce point de vue ne manque pas d’humour.
Le roman est court mais dense. Les chapitres sont très brefs avec des épigraphes. Il est rempli de petites anecdotes sur des auteurs et leurs romans.
J’ai particulièrement aimé le chapitre sur les sentiments du livre en librairie qui attend désespérément qu’un client l’achète, il a plus ou moins de chance suivant sa position dans la librairie.
Et puis le grand jour, nous partons en direction de la caisse. Enfin nous allons aboutir à ce pour quoi nous avons été, en principe, faits : être lus. Combien de confrères achetés sont lus ? Nous ne nous posons pas la question.
C’est une interrogation qui revient à de nombreuses reprises. Combien de livres sont détruits sans jamais avoir été lu.
Néanmoins quelques détails m’ont déplu. Plusieurs prises de position sont présentes de manière répétée qui m’ont quelque peu dérangées.
Et j’ai trouvé le livre (on peut le qualifier de personnage principal) un peu agaçant sur la fin. Il se trouve trop important pour mourir et répète que les Hommes ont si peu d’estime pour le livre aujourd’hui. Il y a également un paradoxe posé de manière trop facile entre une Europe de surconsommation et une Afrique encore attachée à la culture (littéraire dans ce cas).
En dehors de cette fin c’est un roman que j’ai apprécié et trouvé original. C’est un sujet que j’ai aimé lire.
Et si les livres pouvait refléter tout ce qu’ils ont vécu ? Je ne pourrai plus voir les livres de la même façon après cette lecture.