Des souris et des hommes de John Steinbeck

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Résumé de l’éditeur :

Lennie serra les doigts, se cramponna aux cheveux.
– Lâche-moi, cria-t-elle. Mais lâche-moi donc. Lennie était affolé. Son visage se contractait. Elle se mit à hurler et, de l’autre main, il lui couvrit la bouche et le nez. – Non, j’vous en prie, supplia-t-il. Oh, j’vous en prie, ne faites pas ça. George se fâcherait. Elle se débattait vigoureusement sous ses mains… – Oh, je vous en prie, ne faites pas ça, supplia-t-il. George va dire que j’ai encore fait quelque chose de mal.
Il m’laissera pas soigner les lapins.

Ce livre est bref mais sa puissance est longue.
Préface de Joseph Kessel.

Une histoire d’amitié entre deux hommes : George, vif et débrouillard et Lenny, un simple d’esprit. Georges s’occupe de Lenny depuis la mort de sa tante. Ils vont de ranch en ranch en tant que saisonnier. Leur but est  d’économiser assez d’argent pour s’acheter une petite propriété pour élever des lapins.
Lenny aime caresser les choses douces : les souris, chiots, lapins, la soie, les beaux tissus etc. C’est un colosse qui ne se rend pas compte de sa force. Il finit souvent par s’attirer des ennuis, c’est pour cela que George et Lenny sont obligés de fuir le précédent ranch dans lequel ils travaillaient. Au début du roman, ils sont sur la route pour rejoindre un autre ranch : le ranch des Curley.
C’est un duo plutôt atypique, peu de gens au ranch comprennent pourquoi ils voyagent ensemble. Les saisonniers sont d’habitude solitaire, n’ont aucune attache et voyagent seuls.
Georges n’est pas toujours tendre avec Lenny mais il tient à lui. Ce duo est vraiment touchant. Les descriptions de John Steinbeck sont magnifiques, en très peu de phrases il arrive à dresser un portrait émouvant des personnages empreint de poésie, comme cette première description de George et Lenny :

L’homme qui marchait en tête était petit et vif, brun de visage, avec des yeux inquiets et perçants, des traits marqués. Tout en lui était défini : des mains petites et fortes, des bras minces, un nez fin et osseux. Il était suivi par son contraire, un homme énorme, à visage informe, avec de grands yeux pâles et de larges épaules tombantes. Il marchait lourdement, en traînant un peu les pieds comme un ours traîne les pattes. Ses bras, sans osciller, pendaient ballants à ses côtés.

C’est un roman très touchant et émouvant, on sait qu’une fin tragique se prépare. Le roman est très court (moins de 200 p.) ce qui permet de garder cette tension jusqu’au final.

Des souris et des hommes de John Steinbeck (Of Mice and Men en 1937 en VO)
Traduit par M.-E. Coindreau aux éditions Folio.
Préface de Joseph Kessel
189 p.

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