Synopsis :
Alors que la vie sur Terre touche à sa fin, un groupe d’explorateurs s’attelle à la mission la plus importante de l’histoire de l’humanité : franchir les limites de notre galaxie pour savoir si l’homme peut vivre sur une autre planète…A partir de cette idée on ne peut plus simple, Christopher Nolan réussit à créer un film extraordinaire à couper le souffle. Interstellar est surtout un film épique que n’aurait pas renier Stanley Kubrick, dont “2001, l’odyssée de l’espace” est une inspiration clairement revendiquée.
Comme Kubrick, Nolan sait d’ailleurs qu’il faut prendre son temps dans un film pour que le storytelling soit réussi. A 169 minutes, Interstellar est un film que l’on peut considérer comme long, mais pas une seule de ces 169 minutes n’est gaspillée, et elles permettent au spectateur de s’immerger totalement dans l’histoire.
Nolan prend ainsi le temps de nous montrer la résignation qui règne sur Terre. Cette ambiance de fin de règne de l’espèce humaine, dont les jours sont comptés, et qui, au lieu de mettre toutes ses forces dans la survie en se projetant vers l’avenir, essaie de maintenir sous perfusion un passé déjà mort.
Le personnage de Matthew McConaughey (Cooper) est l’un des hommes qui n’accepte cette fin inéluctable et que les circonstances vont mener vers son destin: emmener la population de la terre vers le seul avenir qui leur soit encore ouvert… envers et contre tout. Pour cela, il quitte tout ce qui lui reste et s’en va vers les confins de l’espace pour donner une chance à ceux qui restent derrière lui.
C’est là que commence le voyage épique avec son lot de paysage grandiose, comme le passage près des anneaux de Saturne, la découverte de nouvelles planètes présumées habitables ou encore le passage à proximité d’un trou noir. Un voyage qui passe également par son lot de mauvaises surprises, dont certaines qui pourraient être vues comme des trahisons. Mais jamais tout au long du film l’objectif n’est perdu de vue: sauver l’espèce humaine.
A la fin du film (spoiler alert), l’espèce humaine est sauvée, mais Cooper a perdu sa famille à tout jamais. Là, c’est le travail de Nolan sur la non-linéarité du récit et le temps qui en est à l’origine. Mais qu’importe, car Cooper est le héros et avec lui Nolan rend hommage à tous les hommes et les femmes qui ont pris des risques incommensurables pour la conquête spatiale. Comment ne pas penser, lorsqu’en arrière plan dans une scène on voit 12 hommes et femme s’étant sacrifié pour une mission Lazarus qui portait bien son nom, aux 12 hommes qui, de juillet 1969 à décembre 1972 ont marché sur la Lune.
Comment aussi ne pas voir un hommage à deux autres pionniers, Stanley Kubrick et Arthur C. Clarke, qui ont donné naissance au genre du space opera en 1968 avec “2001…”. Car si le film est abondamment cité, Arthur C. Clarke et son oeuvre l’est aussi, notamment à la fin du film avec la présence du vaisseau cylindrique ressemblant étrangement à celui de Rama.
Après le générique de fin, et après avoir laissé infusé suffisamment, le message d’Interstellar est clair. L’homme doit avoir confiance en lui et se tourner vers l’avenir, c’est toujours en avançant qu’il a su trouver des solutions à ses problèmes. “We will find a way Professor, we always have“. Et la conquête spatiale, dont le programme vers Mars est aujourd’hui tant décrié, pourrait être l’une des solutions pour régler un des problèmes de plus en plus pressant aujourd’hui sur Terre : la faim dans le monde.
Et même si ce message ne vous touche pas, qu’importe. Interstellar est un joyau, une étoile filante qui brillera longtemps au firmament du 7e art.
Titre original : Interstellar (169 min)
Studio : Warner Bros
Réalisateur : Christopher Nolan
Nationalité : U.S.A.
Année de production : 2014
Genre : Fantastique Et Science Fiction
Acteurs :Matthew McConaughey, Anne Hathaway, Jessica Chastain, Michael Caine, Casey Affleck