Citation du Dimanche : La Compagnie des Glaces tome 1 de G.-J. Arnaud

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Et si les hommes libres c’étaient ces nomades nus qui peut-être franchissaient clandestinement le front pour pénétrer chez l’ennemi et vice-versa ?

Cette question que Lien Rag, le glaciologue, se pose dans le tome 1 de La Compagnie des Glaces, pose tout l’enjeu de cette saga de science-fiction fleuve.

Je connais l’existence de cette immense saga depuis plus de 20 ans, mais je n’avais encore jamais eu l’occasion de m’y mettre. C’est chose faite grâce notamment à la nouvelle édition de French Pulp Editions sortie en fin d’année dernière. Chaque volume comprend 2 tomes de la saga.

Dans le premier tome, Georges-Jean Arnaud installe l’intrigue de La Compagnie des Glaces. Transformée en dépotoir atomique, la Lune explose et crée un nuage toxique autour de la Terre, la privant de la chaleur du soleil. En quelques années, une nouvelle ère glaciaire arrive avec des températures oscillant entre -50 et -80°c.

Le monde entier est tombé dans la chaos. Les hommes ne peuvent vivre que dans des villes sous domes qui sont reliées entre elles par des trains. Les compagnies ferroviaires ont désormais tout pouvoir, contrôlant les dernières voix de communication qui servent également à l’alimentation en électricité.

Trois compagnies se partagent le monde. L’action principale de la Compagnie des Glaces se déroule dans la Transeuropéenne. Lien Rag glaciologue de la compagnie s’interroge. La population souffre tandis qu’à côté les puissants actionnaires de la compagnie vivent royalement.

La Compagnie des Glaces, une oeuvre subversive

Il est aussi de plus en plus choqué par ces hommes étranges, qu’on appelle les hommes roux, qui nettoient les domes et résistent au froid grâce à leur fourrure. Quelle est leur origine ? Sont-ils le fruit d’une évolution naturelle ? Ou bien sont-ils le fruit d’une expérimentation scientifique ?

Autant de questions qui vont l’amener à s’intéresser aux hommes roux. Mais la Compagnie des Glaces transeuropéenne ne voit pas cela d’un bon oeil. Rapidement la sécurité s’intéresse à Lien Rag. Tout comme les néo-catholiques qui veut faire de ses hommes roux des démons.

Pour tous ceux qui comme Lien Rag ne supportent plus l’absence de liberté de leur monde, les hommes roux représentent aussi une tentation. Tous les hommes ne pourraient-ils pas vivre libre, en dehors du joug de la Compagnie des Glaces.

Allons-même plus loin, en apportant le confort aux hommes, n’essaie-t-on pas de les asservir, de les mettre sous contrôle. C’est là toute la dimension subversive de la Compagnie des Glaces.

Une belle découverte dans une très belle édition proposé par French Pulp Editions. Les couvertures sont d’ailleurs particulièrement réussies.