Dernier train pour Busan, de Sang-ho Yeon

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Sorti ce mercredi 16 août sur les écrans, Dernier train pour Busan est un film Sud-Coréen écrit et réalisé par Sang-ho Yeon. Sok-woo, un gestionnaire d’actifs en bourse, prend le train à Séoul avec sa fille Soo-an afin de l’amener auprès de sa mère à Busan. Il y a juste un problème, un accident dans une usine chimique provoque une épidémie zombie. Celle-ci se répand dans le pays, mais aussi dans le train…

Les passagers du train doivent se battre pour survivre.
Les passagers du train doivent se battre pour survivre.

Evidemment le film ou la série de zombie est plutôt à la mode ces derniers temps. On a même tendance à ne voir que ça. Mais Dernier train pour Busan vaut vraiment le détour. Sang-ho Yeon n’en fait pas des caisses sur l’arrivée de l’épidémie. Au contraire, il nous prend même au piège d’un check-point avant de nous montrer un premier zombie qu’on imagine plutôt inoffensif.

Dernier train pour Busan : une galerie de portraits

Le sujet du film ce sont bien les personnages épargnées, pour l’instant, par l’épidémie. Avant de monter dans le train déjà, on a découvert que Sok-woo est un personnage détestable, séparé de sa femme car trop préoccupé par lui-même et incapable de se souvenir quel cadeau il a fait à sa fille pour son dernier anniversaire.

La petite Soo-an, qui ne doit pas avoir plus de 5 ans, veut prendre le train toute seule pour retourner voir sa mère, mais son père décide finalement de la raccompagner lui-même plutôt que de la faire attendre une semaine de plus. Lorsque l’épidémie apparaît dans le train, Sok-woo essaie de sauver sa fille et seulement sa fille.

Mais ce combat ne peut pas être gagné seul et bientôt il se retrouve avec des compagnons d’aventure. Contre leur gré d’abord, puis de leur propre volonté tous vont devoir s’unir pour survivre et faire des choix. La femme enceinte et son mari macho, la lycéenne et son camarade de l’équipe de base-ball, la personne âgée silencieuse et polie et le sans-domicile fixe sont dans la même galère.

Ils vont croiser le chemin d’autres personnages. Il y a l’homme d’affaires égoïste qui ne pense qu’à lui. On verra aussi la lâcheté du contrôleur de train et surtout ce que la peur peut faire à un groupe de personnes, les transformant en personnes perdant toute humanité.

Les zombies restent en arrière-plan

Evidemment au fil du film, Sok-woo prend du recul sur sa vie, grâce à celle de sa fille qu’il doit préserver. Et c’est bien là dessus et sur toutes les autres relations humaines que se concentre Sang-ho Yeon. Evidemment la critique sur la société Sud-Coréenne est forte. Pour le réalisateur c’est l’individualisme qui fait perdre l’humanité aux personnages, bien plus que le fait de devenir un zombie.

C’est d’ailleurs pour ça que finalement on voit assez peu tous ces zombies, même s’ils sont toujours présents en arrière-plan. On retrouve bien la traditionnelle scène où des personnages n’ont d’autres choix que d’affronter ces monstres pour rejoindre leurs proches. Mais c’est à peu près tout. Finalement, les moments d’émotion sont plus nombreux que les scènes d’action. Comme dans tout bon film catastrophe, le nombre de survivants se réduit de minutes en minutes. Mais ce n’est là qu’un code du genre.

Une vraie réussite

Au final, on ressort touché de ce Dernier train pour Busan et en réfléchissant à ce que le quotidien fait de nous. Sang-ho Yeon a réussi là un très bon film pour son premier film live. Avec un budget de 180 000 $ il réussit des prouesses. On comprend mieux pourquoi il avait été présenté au dernier Festival de Cannes. Surtout, cela donne envie de voir ses autres films, tous d’animation, et notamment Seoul Station qui vient de sortir il y a quelques jours en Corée. Ce dernier reprend la même idée que Dernier train pour Busan. Si l’idée originale a été perfectionnée, alors cela doit valoir le détour.