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Toutes blessent la dernière tue de Karine Giebel

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Toutes blessent la dernière tue, Karine Giebel a choisi une maxime latine pour titre de son dernier roman. Je n’ai lu qu’un seul roman de l’auteure : Juste une ombre que j’avais adoré ! C’est pour cette raison que j’ai voulu lire son dernier roman quand j’ai vu qu’il était disponible sur Netgalley. Et c’était finalement une lecture fascinante !

Résumé :

Maman disait de moi que j’étais un ange.
Un ange tombé du ciel.
Mais les anges qui tombent ne se relèvent jamais…

Tama est une esclave. Elle n’a quasiment connu que la servitude. Prisonnière de bourreaux qui ignorent la pitié, elle sait pourtant rêver, aimer, espérer. Une rencontre va peut-être changer son destin…

Frapper, toujours plus fort.
Les détruire, les uns après les autres.
Les tuer tous, jusqu’au dernier.

Gabriel est un homme qui vit à l’écart du monde, avec pour seule compagnie ses démons et ses profondes meurtrissures.
Un homme dangereux.
Un matin, il découvre une inconnue qui a trouvé refuge chez lui. Une jeune femme blessée et amnésique.
Qui est-elle ? D’où vient-elle ?

Rappelle-toi qui tu es. Rappelle-toi, vite !
Parce que bientôt, tu seras morte.

“Toutes les heures blessent la dernière tue. Mais j’ai aimé celles passées auprès de vous.”

Le thème abordé dans cet ouvrage est l’esclavage moderne. Tama, le personnage central, mène une vie d’esclave dès l’âge de huit ans en France. Elle conte aux lecteurs ses journées année après année, les sévisses qu’elle subit à longueur de temps. Les différentes familles dans lesquelles elle va travailler. Travailler pour ne jamais rien recevoir en échange. Et à côté de l’horreur quotidienne, Tama montre une fureur de vivre, de survivre, incroyable. Même si elle courbe l’échine la plupart du temps pour satisfaire ses maîtres, elle garde en elle une forte rébellion, une envie de vengeance. Une envie d’apprendre également.

En parallèle du récit de Tama, on suit celui de Gabriel sur de très courts chapitre. Gabriel vit isolé dans un village des Cévennes, il découvre chez lui une femme apeurée entre la vie et la mort. Elle ne sait plus qui elle est, son nom, ce qu’elle a vécu et surtout ce qui la mené jusque chez Gabriel. Le questionnement commence donc à se faire sur cette mystérieuse jeune femme. On essaie de piocher le moindre indice pour deviner son identité. J’ai finalement été bien loin du compte !

Une lecture éprouvante

C’est un roman très dense avec plus de 700 pages. Il fourmille de détails très difficiles à lire. Les émotions sont exacerbées à chaque page avec ce que vit Tama et ce qu’elle raconte aux lecteurs. Je me suis sentie à plusieurs reprises dans une position très désagréable de voyeur dans cette lecture. De lire les choses que subit le personnage sans pouvoir rien faire. Karine Giebel ne nous fait donc aucun cadeau comme à son habitude. Elle nous dépeint une réalité d’aujourd’hui. A quelques kilomètres de chez nous certainement. Un esclavage qui passe inaperçu. Tama vit un enfer mais personne autour ne s’en rend compte, et je crois que c’est ce qui est le plus le dur. J’ai été profondément touché par ce personnage qui est d’une bonté incroyable malgré la noirceur de son quotidien.

C’est donc un roman qui fait plus de 700 pages. Mais il se lit à une rapidité folle, on veut voir, comme Tama, une lueur d’espoir sur son avenir. Mais aussi connaître l’identité de la jeune femme blessée chez Gabriel. C’est une lecture profondément addictive et on en ressort épuisé car Karine Giebel ne nous épargne aucune violence. C’est un coup de coeur qui me pousse de plus en plus à sortir Meurtre pour redemption, considéré comme le meilleur de l’auteure, des étagères poussières de ma bibliothèque.

Toutes blessent la dernière tue de Karine Giebel
aux éditions Belfond (mars 2018)
744 pages