Sur ma peau, de Gillian Flynn

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Résumé :

La ville de Wind Gap dans le Missouri est sous le choc : une petite fille a disparu. Déjà, l’été dernier, une enfant avait été sauvagement assassinée… Une jeune journaliste, Camille Preak, se rend sur place pour couvrir l’affaire. Elle-même a grandi à Wind Gap. Mais pour Camille, retourner à Wind Gap, c’est réveiller de douloureux souvenirs. A l’adolescence, incapable de supporter la folie de sa mère, Camille a gravé sur sa peau les souffrances qu’elle n’a pu exprimer. Son corps n’est qu’un entrelacs de cicatrices… On retrouve bientôt le cadavre de la fillette. Très vite, Camille comprend qu’elle doit puiser en elle la force d’affronter la tragédie de son enfance si elle veut découvrir la vérité…

Sur ma peau est le premier roman de Gillian Flynn. J’avais déjà lu son dernier roman l’an passé Les Apparences avant de voir son adaptation cinématographique, un thriller psychologique qui m’avait beaucoup plu (il a d’ailleurs été l’objet de ma première chronique sur le site). Je voulais donc me lancer dans son premier roman et cette lecture n’a fait que confirmer mon attrait pour cette auteure.

La narratrice de ce roman est Camille Preak, une journaliste de Chicago, qui retourne dans sa ville natale Wind Gap pour couvrir la disparition d’une petite fille. C’est un retour douloureux pour Camille qui a toujours eu des relations difficiles avec sa mère depuis la mort de sa petite sœur Marian. Elle connaît à peine son beau-père, Alan et sa demi-sœur, Amma. Camille n’est pas accueillie à bras ouverts ou alors avec beaucoup d’hypocrisie. Elle subit une forte discrimination tout au long de son séjour parce qu’elle est journaliste, parce qu’elle n’a pas d’enfant, parce qu’elle est célibataire.
Des mots resurgissent tout au long du roman, suivant les situations que vit Camille, des mots qu’elle s’est gravée à même la peau. C’est un personnage détruit en quête de reconstruction mais ce séjour à Wind Gap ne fera que la casser encore plus.

C’est un roman très dur, surtout dans les souvenirs de Camille, de son enfance, de son automutilation. L’emprise de sa mère sur elle et sur sa petite soeur est extrêmement perverse. Quand Camille arrive à Wind Gap, c’est comme si une chape de plomb s’abattait sur elle, l’empêchant de sortir de cette ville et de cet environnement malsain.

J’ai accroche plus rapidement à ce premier roman qu’avec Les Apparences grâce surtout au personnage de Camille. Je me suis attachée au personnage de la journaliste revenue dans sa ville natale. On se retrouve très vite oppressé avec elle dans cette petite ville.

À travers ses yeux, on s’interroge également sur la place de la femme dans cette société, comment elle est traitée et peu considérée en tant que femme à cause de son corps mutilé et de sa stérilité. La vision que ses anciennes amies ont sur elle. Les hommes n’ont finalement qu’un rôle très secondaire dans ce roman.

J’ai eu beaucoup de mal à avoir de la pitié pour le personnage d’Amma. C’est un personnage perturbant qui porte énormément de vices en elle à seulement 13 ans.

La ville entière de Wind Gap apparaît comme malsaine. Ses habitants nous mettent mal à l’aise. On y voit tous les vices, comme si un meurtre dans une petite ville où tout le monde se connaît (d’autant plus un meurtre d’enfants) révélait les pires côtés de le pensée humaine, et des accusations beaucoup trop faciles, le meurtrier ne peut pas venir de l’intérieur.

Mais les crimes qui ont menés Camille à Wind Gap importent peu finalement, on comprend assez vite qui peut être l’auteur de ces crimes. C’est le cheminement de Camille qui prend une plus grande place.

J’ai beaucoup aimé la construction de ce récit et ses personnages. Il y a juste le dernier chapitre et l’épilogue qui m’ont dérangé, l’auteure nous donne beaucoup trop d’informations en si peu de pages, en seulement un chapitre. Le dénouement est malheureusement trop précipité.

Gillian Flynn n’est pas tendre avec la nature humaine dans ce roman, tout comme elle ne l’était pas dans son dernier roman Les Apparences. À la différence que le personnage principal de ce premier roman est touchant, ce qui n’est pas le cas dans son dernier.

Sur ma peau, de Gillian Flynn aux éditions Le Livre de poche (2007) titre VO: Sharp Objects (2006) traduit par Christine Barbaste – 379 pages

D’autres chroniques de romans du même auteur :
Les Apparences

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