Le premier roman de Viet Thanh Nguyen, Le Sympathisant a reçu le prix Pullitzer de la fiction. Et le prix Edgar Allan Poe du meilleur premier roman. Ces prix et les bons retours critiques m’ont donc poussé à solliciter ce roman sur le site Netgalley que je remercie. Ainsi que les éditions Belfond pour cette lecture très enrichissante.
Résumé :
Je suis un espion, une taupe, un agent secret, un homme au visage double.
Ainsi commence l’hallucinante confession de cet homme qui ne dit jamais son nom. Un homme sans racines, bâtard né en Indochine coloniale d’un père français et d’une mère vietnamienne. Elevé à Saigon mais parti faire ses études aux États-Unis. Un capitaine au service d’un général de l’armée du Sud Vietnam. Un aide de camp précieux et réputé d’une loyauté à toute épreuve.
Et, en secret, un agent double au service des communistes. Un homme déchiré, en lutte pour ne pas dévoiler sa véritable identité, au prix de décisions aux conséquences dramatiques. Une personne en exil dans un petit Vietnam reconstitué sous le soleil de L.A., qui transmet des informations brûlantes dans des lettres codées à ses camarades restés au pays. Un homme seul, que même l’amour d’une femme ne saurait détourner de son idéal politique…
Un homme sans racine, sans pays, sans identité
Avec ce premier roman, Viet Thanh Nguyen revient sur la guerre du Vietnam. Surtout sur ses conséquences et la vie d’immigrés vietnamiens aux Etats-Unis. Obligés de fuir leur pays aux mains des révolutionnaires.
C’est en particulier le point de vue choisi qui m’a beaucoup plu. Le narrateur se présente dès la première phrase comme un espion. C’est donc un homme sans nom, un espion au service de la révolution. Une dualité qu’il a lui-même des difficultés à définir.
D’ailleurs, il n’est pas le seul sans véritable nom. En dehors de ses deux meilleurs amis, Man et Bon (et quelques autres protagonistes), peu de personnages sont nommés. On ne les connaît que par leur fonction.
Les deux meilleurs amis du narrateur, dont il fait très souvent référence, sont les deux exactes opposés. Comme les deux parties du personnage qu’il ne parvient pas à concilier. Il est toujours dans un entre deux. Que ce soit par ses origines, ses convictions, sa culture, etc.
La confession d’un homme
Le récit se présente comme une confession. La confession d’un personnage tout en nuance et en ambivalence, contrairement aux autres personnages. C’est le narrateur qui écrit sa confession et cela se ressent sur la structure du récit. Une mise en page très lourde, les dialogues par exemple sont directement intégrés aux paragraphes.
Malgré la lourdeur des chapitres et du récit, l’écriture de Viet Thanh Nguyen est fine et très prenante. J’avais peur d’être perdue par le contexte que je connais peu. Surtout de ce point de vue vietnamien. Mais l’auteur ne fait pas de la guerre du Vietnam un point central. Seulement un point de départ.
Dans le récit j’ai particulièrement apprécié le passage où le narrateur se retrouve consultant sur un film relatant la guerre du Vietnam. L’auteur fait ouvertement référence à Apocalypse now de Francis Ford Coppola. Avec une vision américaine sans réelle présence vietnamienne en dehors des visions stéréotypées.
Le Sympathisant, de Vient Thanh Nguyen
aux éditions Belfond (août 2017)
Traduit par Clément Baude
genre : historique
483 pages
Ca fait un moment que je l’ai commencé, et j’avoue le lire très lentement…. Bien que l’histoire m’intéresse !
C’est un roman très dense, c’est vrai qu’il ne se lit pas facilement d’un bloc.