On ne voyait que le bonheur, de Grégoire Delacourt

3
3

on ne voyait que le bonheurRésumé :

« Une vie, et j’étais bien placé pour le savoir, vaut entre trente et quarante mille euros. Une vie ; le col enfin à dix centimètres, le souffle court, la naissance, le sang, les larmes, la joie, la douleur, le premier bain, les premières dents, les premiers pas ; les mots nouveaux, la chute de vélo, l’appareil dentaire, la peur du tétanos, les blagues, les cousins, les vacances, les potes, les filles, les trahisons, le bien qu’on fait, l’envie de changer le monde. Entre trente et quarante mille euros si vous vous faites écraser. Vingt, vingt-cinq mille si vous êtes un enfant. Un peu plus de cent mille si vous êtes dans un avion qui vous écrabouille avec deux cent vingt-sept autres vies. Combien valurent les nôtres ? » À force d’estimer, d’indemniser la vie des autres, un assureur va s’intéresser à la valeur de la sienne et nous emmener dans les territoires les plus intimes de notre humanité. Construit en forme de triptyque, On ne voyait que le bonheur se déroule dans le nord de la France, puis sur la côte ouest du Mexique. Le dernier tableau s’affranchit de la géographie et nous plonge dans le monde dangereux de l’adolescence, qui abrite pourtant les plus grandes promesses.

J’avais lu il y a plusieurs année La Liste de mes envies de Grégoire Delacourt qui ne m’avait pas plu du tout. J’ai donc voulu essayer un des derniers sorties de l’auteur pour ne pas rester sur une déception mais On ne voyait que le bonheur ne m’a pas réconcilier avec l’auteur. C’est un avis, bien sûr, très personnel, ce sont des histoires et un style qui ne me plaisent pas et je ne pensais pas trouver ça en commençant ce roman.

Le roman est découpé en trois parties et deux points de vue. Les deux premières parties représentent un avant et un après un événement particulier sous le même point de vue, et la dernière partie est sous le point de vue d’un autre personnage concerné par l’événement. C’est cette dernière partie que j’ai trouvé la plus intéressante dans le roman avec le personnage de l’adolescente même si je n’ai pas trouvé la fin cohérente. Sinon je n’ai pas été touché par l’histoire, les personnages ou même l’écriture que j’ai trouvé trop démonstrative.

Ma plus grosse difficulté dans la lecture de ce roman a été le personnage point de vue des deux premières parties du roman : Antoine. C’est un personnage qui passe son temps à se plaindre et à regretter. Ce sentiment de regret est omniprésent dans le récit du personnage et c’est un sentiment qui me révulse donc forcément je partais déjà sur de mauvaises bases avec ce personnage. C’est un véritable apitoiement sur soi pendant plus de 300 pages, Antoine rejette ses erreurs sur ses parents puis sa femme. Il explique ses faiblesses par une enfance malheureuse (on a vu pire !) c’est trop facile et déjà vu.
Ce rejet de la faute constant rend pour moi la première partie du roman ennuyante et comme j’étais à force peu attentive à ce que je lisais, les différents flash-back à des époques différentes m’ont un peu perdu.

Je suis consciente que c’est une chronique très négative, plusieurs aspects de cette lecture m’ont énervés mais pour des raisons personnelles. Je vous conseille (comme à chaque chronique négative ;)) de lire d’autres avis sur la page Livraddict ou Babelio du roman.

On ne voyait que le bonheur, de Grégoire Delacourt aux éditions JC Lattès (2014) – 360 pages

3 Commentaires