Dans la série pari osé, Casterman se pose là ! Ils ont en effet publié le 21 mars dernier, le tome 1 d’une adaptation des aventures du personnage emblématique de Frédéric Dard. San-Antonio chez les gones est la 51e aventure du commissaire adaptée par Michaël Sanlaville.
San-Antonio chez les gones se déroule dans le petit village de Grangognant-au-Mont-d’Or, aux alentours de Lyon. Deux élèves de l’école, les gones comme on appelle les gamins dans le Lyonnais, ont disparu. En plus leur instituteur a été retrouvé assassiné.
Le commissaire San-Antonio décide donc de s’y rendre pour élucider le mystère. Il charge son adjoint, le gargantuesque inspecteur Alexandre-Benoit Bérurier de se faire passer pour le nouvel instituteur. Il est ainsi idéalement placé pour mener son enquête.
Le pitch de l’histoire est simple. Mais c’est sans doute pour cela que c’est San-Antonio chez les gones qui a été choisi pour lancer cette adaptation en BD. Cette histoire est l’occasion de nous présenter les deux personnages principaux que l’on va retrouver dans toutes les aventures ou presque de San-Antonio.
Pourtant c’es audacieux. Il n’y a rien de plus atypique et de plus différent de ce qu’on peut lire ailleurs que les aventures de Sana pour les intimes. Plus que des enquêtes où le commissaire doit trouver le coupable, chaque aventure est une retrouvaille avec des personnages plus vrais que nature.
San-Antonio chez les gones, une introduction réussie à l’univers de Sana !
Cela commence bien dans cette BD. On retrouve l’exubérant Bérurier dans son rôle d’instituteur de campagne. Il joue à la belote avec ses élèves avec un kil de vin rouge posé négligemment sur son bureau. Un mégot sur l’oreille et des tâches plein sa chemise, c’est bien le gargantuesque compagnon de San-Antonio qui est sous nos yeux.
Les personnages de Frédéric Dard étaient toujourrs plus vrais que nature. Surtout quand ils parlent, en général comme dans la vraie vie. Dans un San-Antonio, Frédéric Dard ne connaissait pas le politiquement correct. Michaël Sanlaville y apporte cette touche aussi par exemple quand il dessine un personnage ressemblant fort à DSK dans une partie fine.
Les femmes sont évidemment très présentes et le désir. Dans un San-Antonio on ne se la met pas sur l’oreille ni sous le bras. On s’en sert. On voit d’ailleurs Bérurier jouer l’artilleur des familles durant cette aventure. San-A. essaie de se lever une petite pépé aussi, mais cela ne se passe pas comme prévu. Bref, si c’est une BD elle n’est pas à mettre entre toutes les mains.
On retrouve aussi le langage argotique si propre au personnage dans les livres. Surtout, l’ambiance satirique des romans à partir des années 60 est bien présente. Difficile par contre d’adapter les digressions de San-A. quand il s’adresse directement au lecteur pour dire tout le mal ou le bien de telle ou telle chose. Mais on ne peut guère en vouloir à Michaël Sanlaville.
On retrouve l’ambiance des livres dans cette bande dessinnées et les couleurs chatoyantes correspondent bien, je trouve, à l’ambiance des livres. Car dans un San-Antonio, on ne se prend pas au sérieux. Mon seul regret, c’est à propos du dessin de San-Antonio qui fait presque jeunot. Je l’aurai bien aimé avec un peu plus de km au compteur, mais San-Antonio chez les gones me va bien !
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