Les Heures rouges de Leni Zumas était vraiment l’un des romans de la rentrée que je voulais lire ! J’ai mis un peu de temps mais je suis heureuse d’avoir découvert ce premier roman de l’auteure traduit en français. Je remercie Léa du site Leatouchbook et la maison d’édition Les Presses de la Cité qui m’ont permis, à travers le groupe Picabo River Book Club, de lire ce magnifique ouvrage.
Un retour en arrière
Le roman de Leni Zumas semble se passer à notre époque aux Etats-Unis. A un détail près : l’avortement est illégal et passible de prison. Un droit acquis durement qui est maintenant de l’histoire ancienne.
A travers quatre personnages féminins très différents, l’auteure nous démontre la difficulté de ce monde patriarcal. Un monde vers lequel on tend de plus en plus.
On débute le roman avec Roberta, la biographe, qui mène une course contre le temps. Elle souhaite avoir un enfant mais elle est seule, une nouvelle loi va bientôt entrer en vigueur interdisant aux célibataires d’avoir recours à une insémination ou une adoption (toujours interdit en France aujourd’hui d’ailleurs !).
Susan, l’épouse, a tout ce que Roberta n’a pas : un mari et des enfants. Mais elle souhaite fuir cette vie qui l’étouffe.
Mattie, la fille, est lycéenne et découvre qu’elle est enceinte. Mais elle ne souhaite pas gâcher son futur avec cette grossesse. Pourtant elle ne peut pas avorter de manière légale. Elle va donc chercher à tout prix un moyen d’avorter sans se faire arrêter.
Puis la dernière femme du quatuor c’est Gin, la guérisseuse qui vit seule dans une maison au cœur de la forêt. Gin guérit les personnes qui viennent solliciter son aide grâce à des onguents et des potions… Une sorcière dans l’esprit de certains arriérés.
Le rôle de la femme toujours remis en question
Les Heures rouges de Leni Zumas ne va pas aussi loin dans l’anticipation que La Servante écarlate de Margaret Atwood mais il fait d’autant plus peur quant à notre avenir. Car ce qu’il décrit semble malheureusement beaucoup trop proche de nous. Et surtout une situation qui existe dans beaucoup de pays.
L’auteure interroge le rôle de la femme dans son roman dans une société où la plupart des droits sont annihilés. La femme ne se résume donc qu’à son rôle maternel.
Ce roman sonne donc une sonnette d’alarme (comme beaucoup d’autres ces dernières années) sur l’évolution de l’opinion publique sur les questions de la maternité et du choix à ne pas être mère.
Les Heures rouges de Leni Zumas
aux éditions Les Presses de la Cités (août 2018)
Traduit par Anne Rabinovitch
Titre VO : Red Clocks
395 pages
