La Colère de Kurathi Amman, de Meena Kandasami

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Avec La Colère de Kurathi Amman, c’est la première fois que je lis dans un roman indien. C’était donc une plongée pour moi dans la culture indienne, le système des castes à travers un massacre ayant eu lieu le 25 décembre 1968. Je remercie Netgalley et les éditions Plon pour cette lecture.

Résumé :

Se plaçant sous le patronage de l’irascible déesse Kurathi Amman, l’auteur revient sur une tuerie ayant fait 44 victimes, quarante ans auparavant, en Inde. Il exhume ce massacre désormais oublié à travers des voix variées, des intouchables aux propriétaires terriens. Entre rage, lyrisme et humour grinçant, un aperçu des rouages ayant contribué à la naissance de l’Inde moderne. 

Une narration destabilisante

L’auteure est la narratrice du récit. Meena Kandasamy est une auteure indienne dont les écrits sont centrés principalement sur le féminisme et sur la suppression du système de castes.
L’auteure nous transmet différents épisodes de cette tuerie de 1968 d’une manière toute particulière. Le récit peut paraître décousu mais surtout très déstabilisant dans sa construction. Le lecteur ne suit pas les événements d’une façon linéaire. Les chapitres représentent un vaste tableau que l’on assemble qu’à la fin de notre lecture.

L’autre particularité est que l’auteure s’adresse très régulièrement au lecteur. Avec de nombreuses réflexions sur le processus d’écriture et la façon dont elle souhaite nous retransmettre les événements.
J’ai finalement eu la sensation de lire un compte-rendu journalistique avec les réflexions personnelles de l’auteure, les témoignages de personnes ayant vécu l’événement. Et les descriptions brutes du massacre et de ce qu’on subit les victimes.

J’ai de suite été attiré par cette écriture particulière. Meena Kandasami malmène son lecteur car nous sommes, selon elle, incapable de comprendre son récit. Et il est vrai que je connais peu la culture et la société indienne. Le contexte m’a souvent manqué pour comprendre pleinement les enjeux de ce récit.
Ses injonctions agressives s’expliquent aussi par le fait que la tuerie en question a vite été oublié par tous.

Une lecture donc inédite. Je n’ai pas eu souvent l’occasion de lire une plume aussi novatrice et originale.

La Colère de Kurathi Amman, de Meena Kandasami
aux éditions Plon (août 2017)
Titre VO : The Gypsy Goddess traduit par Carine Chichereau
genre : contemporain
272 pages