Purity, de Jonathan Franzen

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J’ai pu lire la version poche du nouveau romand de Jonathan Franzen, Purity grâce à une masse critique Babelio que je remercie. Je remercie également les éditions Points pour leur envoi. Le roman fait d’ailleurs parti de la sélection 2017 du prix du meilleur roman des lecteurs de Points.

Résumé :

Purity, alias Pip, ne sait pas qui elle est. Sa mère lui cache l’identité de son père et vit recluse sous un faux nom. Sans repères, criblée de dettes après son diplôme, Pip traîne dans un squat à Oakland, Californie, et se demande quoi faire de sa vie. C’est alors qu’elle rencontre Annagret, une activiste allemande qui la dirige vers Andreas Wolf, un lanceur d’alertes charismatique – lequel rappelle par bien des côtés Edward Snowden et Julian Assange. Depuis la base de son O.N.G. en Bolivie, Andreas se livre à des attaques ciblées sur internet. Alors qu’ils se rapprochent et que leur relation devient de plus en plus trouble, Andreas avoue à Pip son secret. Dans un récit époustouflant de virtuosité, Jonathan Franzen plonge dans le passé d’Andreas, qui fut un dissident dans l’Allemagne de l’Est des années 80, et jette ses personnages dans les courants violents de l’histoire contemporaine.

Un roman dense aux multiples facettes

Ce sont les soixante dernières années que l’on traverse quand on entre dans ce roman. Un récit très difficile à vous résumer en quelques lignes. On commence bien le roman avec Purity, qui préfère se faire appeler Pip. Elle n’a que sa mère comme proche. Malgré des questions toujours plus insistantes sur son père, sa mère refuse de lui donner le moindre indice sur celui-ci. Cette recherche désespérée va la mener jusqu’en Bolivie dans le QG d’un activiste allemand utilisant internet comme arme.
Mais Purity n’est finalement qu’une ombre dans le récit de Jonathan Franzen. Elle ouvre et ferme le roman. Le reste des chapitre concerne des personnages gravitant autour d’elle. En particulier Andreas Wolf, le fameux lanceur d’alerte.

Les personnages de Jonathan Franzen sont magnifiquement construits. Il s’attache à l’historique de chacun en nous faisant traverser tellement d’univers différents. Un squat à Oakland, un camp de hackers en Bolivie, le régime communiste de Berlin est, le monde du journaliste d’investigation, etc. C’est très riche et rarement plombant.
Il y a un type de personnage en particulier que l’auteur décrit quasiment de la façon. C’est le personnage de la mère, que ce soit celle de Purity, d’Andreas ou de Tom Aberant. Elles sont surprotectrices, hystériques et souvent proche de la folie. J’ai trouvé ces trois personnages très angoissants dans le récit et ait peu apprécié les passages où elles étaient présentes. Pas parce que je les ai trouvé mauvais mais parce qu’ils me mettaient mal à l’aise.

Des dialogues gorgés d’humour et de cynisme

Ce que j’ai préféré dans l’écriture de Jonathan Franzen, ce sont ses dialogues pleins de piquants. Ses personnages ont tendance à se contredire, se détester… s’engueuler quoi ! Cela revient souvent à un langage de sourd, ils reculent pour mieux avancer. Cela apporte finalement beaucoup d’humour au récit et un rythme bien distinct. La bonne répartie étant le maître mot !

Jonathan Franzen nous décrit donc un monde emplie de mensonges, faux-semblants et désillusions comme dans ces précédents romans. C’est une fresque moderne avec des personnages agaçants, attachants, insupportables etc. mais toujours entiers, en relief.

Purity, de Jonathan Franzen
aux éditions Point (sorti le 8 juin 2017)
Traduit par Olivier Deparis
genre : contemporain
825 pages