C’est le cœur qui lâche en dernier, de Margaret Atwood

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J’avais prévu de lire La Servante écarlate de Margaret Atwood cet été mais quand j’ai vu que le dernier roman de l’auteure : C’est le cœur qui lâche en dernier était disponible sur netgalley, je n’ai pas hésité à la demander. Je remercie donc les éditions Robert Laffont pour cette lecture.

Résumé :

Stan et Charmaine ont été touchés de plein fouet par la crise économique qui consume les États-Unis. Tous deux survivent grâce aux maigres pourboires que gagne Charmaine dans un bar sordide et se voient contraints de loger dans leur voiture… Aussi, lorsqu’ils découvrent à la télévision une publicité pour une ville qui leur promet un toit au-dessus de leurs têtes, ils signent sans réfléchir : ils n’ont plus rien à perdre.

À Consilience, chacun a un travail, avec la satisfaction d’oeuvrer pour la communauté, et une maison. Un mois sur deux. Le reste du temps, les habitants le passent en prison… où ils sont également logés et nourris ! Le bonheur. Mais le système veut que pendant leur absence, un autre couple s’installe chez eux avant d’être incarcéré à son tour. Et Stan tombe bientôt sur un mot qui va le rendre fou de désir pour celle qui se glisse entre ses draps quand lui n’y est pas : ” Je suis affamée de toi. “

Une utopie critique et inquiétante mais hilarante

Le monde dans lequel vivent Stan et Charmaine au début du roman ressemble beaucoup au notre. Une crise économique aux Etats-Unis. Les deux personnages centraux sont touchés de plein fouet.
C’est pour cette raison qu’ils vont tous les deux intégrer le programme de Consilience qui leur permettraient d’avoir un toit et un travail de nouveau.

Alors trop beau pour être vrai ?? Par petites touches on finit, comme les personnages, par trouver certaines situations inquiétantes et aliénantes.

J’ai beaucoup aimé les personnages créés par Margaret Atwood. eux que l’on perçoit comme des traîtres au début nous apparaissent comme les plus naïfs au final. Stan et Charlaine sont au centre d’une manipulation, d’une mission. Comme eux et à travers eux, je me suis trompée sur les intentions de beaucoup de personnages pendant ma lecture.

Mais hilarante

Le roman commence très doucement avec la vie quotidienne des deux personnages principaux … dans leur voiture. Surtout leur galère quotidienne. Puis ils entrent à Consilience, on se croirait revenu dans les années 50′ avec cette utopie. On s’adapte avec eux à cette nouvelle vie dans les premiers mois. Il y a d’ailleurs quelques longueurs dans la première moitié du roman, une lenteur nécessaire pour appréhender au mieux l’environnement et les enjeux. Et j’ai adoré cette ambiance.
Puis tout s’accélère, le récit devient rocambolesque et abracadabrant. Proche de la parodie par moment. Les personnages et les situations ne sont jamais ce qu’elles semblent être. L’action devient de plus en plus intense. On se croirait presque dans un Ian Flemming par moment. J’ai beaucoup aimé cet humour présent mêlé à la noirceur de l’aliénation et du contrôle des masses.

J’ai seulement été déçue par la fin un peu trop expéditive.

C’est le cœur qui lâche en dernier, de Margaret Atwood
aux éditions Robert Laffont (17 août 2017)
titre VO : The Heart goes last traduit par Michèle Albaret-Maatsch
genre : science-fiction
450 pages

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