Ne mets pas de glace sur un cœur vide, de Patrick Besson

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Ne mets pas de glaceRésumé :

Malakoff, juillet 1989 : au café du Carrefour, rue Gabriel-Péri, Vincent et Philippe commentent avec ironie le défilé extravagant qui a lieu sur les Champs-Élysées pour fêter le deux centième anniversaire de la Révolution française. Vincent, malade du cœur qui attend une greffe, et Philippe, professeur de lettres passionné de vélo et de sexe, sont des voisins qui deviendront des amis, puis des rivaux et enfin des ennemis. A cause d’une belle et brillante veuve algérienne, ils vivront l’aventure la plus singulière et la plus troublante de leur existence.
Au travers de cette tragi-comédie à suspens dont le déroulement surprendra les lecteurs, Patrick Besson fait revivre la France de la fin du siècle dernier, continent presque déjà disparu.

J’ai reçu ce roman dans le cadre du Club des Explorateurs de lecteurs.com, que je remercie, cela m’a permis de découvrir l’auteur Patrick Besson. Il a une écriture très fluide que j’ai aimé dès les premiers mots. Même si l’intrigue a proprement dite ne présente que peu d’intérêt, le style de l’auteur m’a fait lire ce roman en moins d’une demi­ journée.

L’intrigue est donnée par le personnage principal, Philippe, un professeur de Lettres à la retraite qui se décide à écrire un épisode de sa vie dans son immeuble à Malakoff entre 1989 et 1993. Le lien très particulier qu’il entretient avec son voisin du dessus, Vincent Lagarde, un riche rentier en attente d’une greffe de cœur. Selon Philippe, Vincent est justement un être sans cœur et antipathique qui attire les femmes généreuses au grand cœur. Il voit passer ses conquêtes : Vanessa et Sonia qu’il ne pourra s’empêcher de conquérir lui aussi. Quand Vincent aura enfin sa greffe de cœur, il trouvera sa dernière compagne, Karima, avec qui il se mariera et aura un enfant. Une femme beaucoup plus mystérieuse qui représente une réelle obsession pour Philippe. On connaît son secret assez rapidement dans le récit, l’auteur nous donne toutes les clefs assez rapidement.

Philippe est représenté souvent dans le processus même d’écriture, pourquoi il utilise telle figure de style ? Pourquoi il élude certains passages ? Il se compare à d’autres écrivains. Cet aspect m’a moins plu, ce personnage donneur de leçons, professeur de lycée parisien de gauche, c’est une personnalité qui ne m’a pas conquise du tout. J’ai souvent eu le sentiment d’assister à un cours magistral.

Il y a une forte nostalgie dans ce récit, la nostalgie d’une époque pas si lointaine que ça mais les habitudes ont tellement changé en moins de 30 ans. Le regret d’une époque où l’on pouvait sortir sans être joignable et où l’on faisait des recherches dans un dictionnaire et non sur internet. C’est un sentiment omniprésent dans le récit. J’ai également retrouvé une grande importance de la ville et des rues qui entourent Malakoff. Cet environnement fait partie intégrante de l’histoire.

En refermant ce roman, j’ai eu le sentiment que finalement l’histoire importait peu. Ce qui ressort réellement c’est la nostalgie, la ville, la littérature et le grand cynisme des personnages.

Ne mets pas de glace sur un cœur vide, de Patrick Besson aux éditions Plon (2016) – 175 pages

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