Comme des images, de Clémentine Beauvais

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Résumé :

« Il était une fois… des ados sages comme des images, dans un très prestigieux lycée. L’histoire commence le jour où Léopoldine a cassé avec Timothée pour Aurélien. Ou bien le jour où Tim a envoyé un mail avec des images de Léo à tout le monde.
C’est ici, dans ce très prestigieux lycée, que tout va se jouer. Léo a une journée pour assumer ces images. Mais il faut vite régler cette histoire pour pouvoir penser à autre chose, aux maths et à la physique, à la première S. Parce qu’on ne plaisante pas avec ces choses-là, par ici. On savait que ça ne serait pas une partie de plaisir. Mais on ne pensait pas que cette journée allait se terminer comme ça, à regarder, en plein milieu de la cour, un corps ensanglanté – tout cassé. »

“[…] – et d’ailleurs, tandis que je regarde le lit d’hôpital blanchâtre, là, maintenant, je me dis qu’on investit tous trop de temps, trop d’énergie, à entretenir des relations qui ne sont que des coïncidences – pourquoi elle plutôt qu’une autre ? Parce qu’elle brille plus, parle mieux, parce que c’était moi, des conneries comme ça – et qui se brisent par terre si facilement.”

C’est le deuxième roman de Clémentine Beauvais que je lis en peu de temps. Les Petites Reines était emprunt de joie, d’humour et d’excentricité. Alors que Comme des images est plus réaliste et dur. Seul reste l’écriture de l’auteure qui est un vrai plaisir de lecture, pleine de réflexions, d’ironie et de sarcasmes toujours à travers son personnage principal.

Une trame plutôt simple en apparence. C’est la survenue d’un drame dans la vie jumelles Léopoldine  (dit Léo) et Iseult, prénoms prédestinés. Un professeur leur dit d’ailleurs au début du roman :

“Vos parents ont l’air d’aimer les prénoms féminins à destinées tragiques !”

Léo rompt avec son petit-ami de longue date, Tim. Pour se venger, il va envoyer à la totalité du listing d’e-mail du lycée (élèves, professeurs et parents) une vidéo compromettante de Léo, et la fait circuler sur les réseau sociaux. Une histoire que l’on a déjà entendu, surtout depuis quelques années, et déjà présente dans beaucoup de romans. Mais tout est beaucoup plus complexe qu’il n’y paraît et le lecteur n’a finalement que peu de réponses à la fin du roman. Et cette histoire de vidéo n’est finalement qu’une infime partie du roman, elle devient un prétexte.

L’auteure nous décrit également le milieu infernal du lycée Henry IV dans lequel évolue les personnages. Un milieu impitoyable, être les meilleurs ou ne pas être du tout, où la richesse est omniprésente, une tension permanente.

Ce roman débute comme un choc. Le premier chapitre ne comporte qu’une seule phrase :

“Il y a un corps dans la cour du lycée Henry IV”

Une phrase qui nous laissera en haleine tout le reste du roman. Impossible de ne pas tourner les pages jusqu’à arriver enfin au final quand on le commence. On veut à tout prix savoir, suivre les explications de la narratrice avec les nombreux flash-back et des documents extérieurs.

Tout est raconté à la première personne, la narratrice, une amie des jumelles, n’est finalement qu’une inconnue. On ne sait pas son prénom, son nom. C’est une ado banale en apparence, qui semble vivre par procuration grâce à son amitié avec Léo, la fille populaire qui semble tout avoir. Elle se perd elle-même dans cette amitié malsaine.

En bref, après ce deuxième roman, Clémentine Beauvais est pour moi un coup de cœur, j’aime beaucoup son écriture que ce soit dans l’humour ou dans le drame.  Je vais attendre impatiemment ses prochaines sorties.

Comme des images, de Clémentine Beauvais aux éditions Sarbacane (collection Exprim’) en 2014 – 204 pages

D’autre chroniques de romans du même auteur :
les petites reines