L’année 2017 ne devrait pas échapper aux deux dernières au moins sur un point, la relecture en manga des grands classiques de la littérature. Ainsi, paraîtront le jeudi 12 janvier prochain les éditions Ki-oon les tomes 1 et 2 de Les Fleurs du mal.
Il ne s’agit pas ici d’une transcription du roman de Charles Baudelaire, mais d’une référence très appuyée dans ce manga créé par Shuzo Oshimi. Celui-ci est connu pour sa capacité à retranscrire les émotions et également son habileté à traiter les thèmes de la différence, des complexes voire de la violence psychologique.
L’ennui, fruit de la morose incuriosité, prend les proportions de l’immortalité. Charles Baudelaire
L’histoire se passe dans une ville de province banale, un collège banal, un quotidien banal. Takao est un élève moyen et timide, qui se sent enfermé dans ce monde étroit. Il n’a qu’une échappatoire : la lecture. Il est surtout fasciné par Les Fleurs du mal de Baudelaire. Ce roman est devenu son livre de chevet, tout autant que son moyen de se différencier dans un monde gris où tout le monde se ressemble.
Les Fleurs du mal brise les tabous de la société japonaise
Heureusement il y a dans la vie de Takao un élément incontrôlable. Il s’agit de Sawa, une camarade de classe assise derrière lui en salle. Sawa refuse toute autorité en bloc. Elle ne rate pas une occasion d’exprimer sa haine et son mépris, même envers ses professeurs. Crainte de tous, elle est l’élément déviant de la classe.
Il y a aussi la populaire Nanako qui est l’objet des pensées de Takao. Il ne lui a jamais parlé et se contente de la regarder de loin. Alors quand il trouve abandonnés dans la salle de classe les vêtements de sport de l’objet de ses fantasmes, il ne peut s’empêcher de les ramasser… et de s’enfuir en les emportant, sur un coup de tête !
Evidemment cela ne passe pas inaperçu. Et malchance, c’est Sawa qui l’a surpris en plein forfait… Avec un grand sourire, elle commence à le faire chanter : s’il ne veut pas qu’elle le dénonce, il doit obéir à ses ordres, même les plus fous !
C’est évidemment le prétexte, comme dans Les Fleurs du mal, de briser tous les tabous. Et cela tombe bien, car il y en a beaucoup dans la société japonaise où la pression sociale est immense. De fait, la déviance n’est plus un vice, mais plutôt un souffle libérateur.
Enorme succès au Japon, ce manga a déjà été adapté en animé mais également en pièce de théâtre. Les lecteurs étaient donc nombreux à attendre son édition en France.
