Fences ne sera sans doute pas le film le plus médiatique à sortir en 2017 en France. Mais il sera sans doute l’un des films qui marquera le plus les spectateurs qui iront le voir. Il est tiré de la pièce de théâtre August Wilson qui a remporté le prix Pulitzer en 1987.
Denzel Washington, qui a interprété le personnage principal de Troy à Broadway en 2010, a décidé de porter la pièce à l’écran. Il est rejoint face à la caméra par Viola Davis qui a joué la pièce avec lui sur scène. August Wilson en personne a adapté sa pièce pour le cinéma.
Fences où l’évolution des relations entre les races aux USA
Fences se passe dans les années 50 et met donc en scène Troy, un afro-américain de 53 ans, qui vit une vie modeste avec sa femme Rose et son fils Cory. Mais tout n’a pas été rose. Troy a fait de la prison pour un meurtre commis accidentellement pendant un cambriolage. Aujourd’hui il est un éboueur à l’arrière du camion dont l’ambition est de devenir le conducteur du camion.
Jeune Troy avait été un brillant joueur de base-ball dans la Negro-league. Mais il n’avait jamais pu passer professionnel, à cause de sa couleur de peau estime-t-il. Aussi quand Cory lui déclare vouloir devenir un joueur de football américain professionnel, toute l’amertume de Troy réapparaît.
Dans Fences, tout se passe en subtilité et en non-dit. Troy est un homme renfermé sur lui, qui a commis beaucoup d’erreurs. Il ne veut pas que son fils les répète. Du coup il le traite durement, mais Cory prend cela pour un manque d’affection.
On y traite donc beaucoup de la relation père-fils dans la population afro-américaine. On voit comment une population honnête se met des barrières elle-même ou veut les repousser. Le fil rouge du film est la clôture que Troy veut construire autour de sa maison. Mais celle-ci est-elle faite pour empêcher les intrus d’entrer dans sa vie ou pour l’empêcher de sortir chercher une autre vie.
Un film qui devrait être poignant à souhait. Un vrai drame duquel il ne faut pas espérer de happy end.
